Reportage sur les plongeurs scaphandrier

Publié le par Sylvie

J'ai trouvé cet article intéressant et je trouve qu'il rend bien hommage aux plongeurs scaphandriers, nous n'entendons malheureusement pas assez souvent d'eux.

Casque scaphandre chez un antiquaire

 

 

 « C’est pas le grand bleu ! » déclare Olivier Truc, le réalisateur du documentaire « La dernière plongée ». Le reportage français de 52 minutes raconte le métier dangereux qu’est la plongée sous-marine à travers le vécu de quelques plongeurs engagés dans le cadre de la construction d’un pipeline.

 Tout débute à la fin des années soixante, quand la Norvège est encore un des pays les plus pauvres d’Europe. Grâce à des plongeurs comme Tom et Guttrom, elle est devenue une pétromonarchie. Sans eux, pas d’accès au pétrole et au gaz, découverts dans la mer du Nord. À l’époque, les plongeurs confient avoir eu un sentiment d’importance les animer : « On avait la sensation d’être des surhommes », « J’avais l’impression de travailler pour la NASA  ». Mais l’euphorie d’un métier qui apportait argent, prestige et risque a laissé place à de nombreuses séquelles. Des dizaines de plongeurs sont morts pendant leur travail. C’est pour ne pas les oublier et aussi pour demander des comptes à l’état norvégien que Tom et Guttrom ont créé la NSDA , l’alliance des plongeurs de la mer du Nord.

 La pression exercée sur le corps humain lors de plongées profondes a laissé des traces, souvent invisibles.  « Quand on a connu la peur par une coupure d’air au fond de la mer, on ne dort plus. La nuit, j’arrête parfois de respirer » confie Tom. Il faut des années pour se reconstruire. Le documentaire le fait ressentir.
La plongée profonde diminue inconcevablement les gens. Une neurologue a bien essayé de tirer la sonnette d’alarme, rien n’a arrêté la frénésie de la Norvège à l’époque. Aujourd’hui, l’alliance des anciens plongeurs a porté l’affaire au grand jour. En recherchant des anciens plongeurs pour fonder leur association, Tom et Guttrom ont découvert que beaucoup d’anciens « collègues » se sont suicidés. Leur but maintenant est de soutenir les vivants, et de se soutenir eux-mêmes aussi. Deux hommes, un homme en tout.

 

 

Olivier Truc , un des réalisateurs, a rencontré les plongeurs dans le cadre d’un article qu’il devait écrire pour Libération. Ils l’ont pris dans leurs filets. À travers ce reportage, les réalisateurs ont voulu transmettre des témoignages forts qui devaient, selon eux, être entendus. Les compagnies pétrolières et les autorités norvégiennes n’ont pas voulu s’exprimer.  « Les plongeurs ont souffert physiquement, mais le plus dur fut la sensation d’être lâchés. La parole est aujourd’hui, pour eux, une thérapie. À l’époque, ils ne pouvaient pas parler. Des hommes, ça garde tout à l’intérieur, ils ne pouvaient pas craquer », confie Olivier Truc. « En plus, ce documentaire est une forme d’hommage à ces hommes, la France profitant du gaz de la mer du Nord ! » Il parle des deux hommes « fil-rouge » de son reportage comme d'êtres d’exception. « Je crois que s’il savent se battre de la sorte, c’est parce qu’à la base, ils sont nageurs de combat. Leur force vient de loin. J’ai le sentiment que si un jour, ils obtiennent gain de cause, ils vont s’écrouler. Ils se reconstruisent par le combat. Ils ont sauvé beaucoup d’autres plongeurs et dans un monde souvent déçu par la nature humaine, un peu de fraternité ne fait pas de mal. »

Écrit par Stéphanie Delbart    23 Mars 2007

 http://www.categorynet.com/v2/content/view/42278/315/

 

Publié dans Actualité

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